ÉDITO

Alors que le vieux monde s'écroule, l'asso Cinémarges ne cesse d'explorer les fissures où se logent les révoltes qui ont marqué et continuent d’imprégner l'histoire des mouvements LGBTQI+.
L'art comme outil de lutte, le cinéma comme moyen de créer de la mémoire et d’explorer de nouveaux imaginaires.
L'Activisme et l'amour seront les mots d'ordre de cette 19ème édition du Festival queer de Bordeaux.

D'abord par l'invitation faite au couple Léolo Victor-Pujebet et
Mathieu Morel, qui délivrent un cinéma d'auteur subversif, avec Le Corps du délit; et à Agniia Galdanova qui nous plonge, à travers son documentaire Queendom, dans le climat rude de la Russie de Poutine, hostile aux artistes queers. Ces deux films, avec Anhell69 (en Colombie), explorent les craintes, les doutes et les rêves de cette génération révoltée. Aux cris de colère contre des gouvernements semant la terreur, se mêlent les cris du cœur !

Poursuivant notre travail de mémoire, nous rendrons hommage à Barbara Hammer, cinéaste des corps et des sexualités dissidentes. Son portrait de Claude Cahun et Marcel Moore (Lover Other), couple d'artistes mythique et puissant, fera écho à un autre couple de résistantes : Nelly et Nadine, passionnant travail d'archives.

Enfin, à partir des années 60, rappelons-nous que ce sont des trans, travesties, goudous et pédales qui ont jeté les premières pierres contre l'ordre moral... de San Francisco avec les Screaming queens à Paris avec le FHAR.

De retour à la fiction contemporaine, nos certitudes seront ébranlées. Novergian Dream se démarque par le déploiement d'une idylle à l'usine, sur fond de lutte sociale. Alors que Un jour fille narre l’histoire vraie d’Anne, née intersexe, et de son procès retentissant de la fin du 18ème siècle. Le cinéaste belge, David Lambert s'attache à un vieux couple ordinaire (Les Tortues), et interroge le droit au divorce quand on a lutté pour se marier.

Sur un mode plus léger, On the Go invite à prendre la route de l'Andalousie, dans une folle escapade à plusieurs, tandis que Rossosperanza propose une traversée punk de l'Italie berlusconnienne.

L'avenir du cinéma LGBTQI+ réside peut-être, à l'image de Pyrale (Roxanne Gaucherand), dans le brouillage des frontières entre documentaire et fiction, afin de laisser advenir, sous la gronde, la possibilité de ressentir, encore et encore, des papillons dans le ventre ?

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ON THE GO - OUTPLAY FILMS © Crédit Photo

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